La poussée jihadiste dans le centre et le sud du Mali est le fait de quelques centaines de combattants encadrés par des vétérans du jihad dans le Nord, originaires de ces deux régions du pays, selon des sources de sécurité.
Deux policiers et deux civils ont été tués samedi dans une attaque à Bih (centre), près de la frontière avec le Burkina Faso, imputée au Front de libération du Macina (FLM), apparu début 2015, du nom d’un empire théocratique peul du XIXe siècle centré sur la région de Mopti.
Si le prédicateur radical Amadou Koufa est “la tête pensante” du FLM, Souleymane Keïta, originaire du Sud, est celle de la “katiba (unité combattante) Khaled Ibn al-Walid”, selon les services de sécurité du Mali, qui sont à leurs trousses. Selon les mêmes sources, tous deux ont fait leurs classes lors de la conquête jihadiste du Nord en 2012.
Combattant alors aux côtés du Touareg Iyad Ag Ghaly, chef du groupe islamiste Ansar Dine, chacun est ensuite retourné dans sa région pour y recruter prioritairement dans sa communauté.
“Nous les recherchons activement. Ils sont en contact avec Iyad Ag Ghaly pour semer la terreur dans le centre et le sud du pays. Mais nous avons déjà démantelé une partie importante de ces groupes qui opèrent ensemble”, affirme un commandant de gendarmerie.
Sept jihadistes maliens arrêtés en août en Côte d’Ivoire et extradés vers le Mali ont reconnu, selon une source proche du dossier, appartenir à la katiba Khaled ibn al-Walid et avoir participé à des attaques contre des localités du sud et du centre de leur pays.