Le Conseil de sécurité des Nations unies a affirmé mardi qu’il agira “immédiatement” si l’accord de paix pour le Soudan du Sud n’est pas signé par le président Salva Kiir, qui doit parapher le document mercredi à Juba.
Les membres du Conseil se sont dit “prêts à agir immédiatement si le président Kiir ne signe pas l’accord demain comme prévu”, a rapporté l’ambassadrice du Nigeria auprès de l’ONU, Joy Ogwu, qui dirige le Conseil ce mois-ci.
Salva Kiir doit signer mercredi cet accord à Juba aux côtés de dirigeants du Kenya, de l’Ouganda, du Soudan et d’Ethiopie à l’occasion d’un mini sommet.
L’envoyée spéciale des Nations unies au Soudan du Sud, Ellen Margrethe Loej, a prévenu devant le Conseil de sécurité que la signature de cet accord de paix est, “nous l’espérons, un développement positif”, mais que de nombreux obstacles subsistent pour le mettre en application.
“Si nous allons faire tout notre possible pour soutenir la mise en place de l’accord, je dois rappeler à ce Conseil que, même très important, ce n’est qu’un premier pas”, a prévenu Mme Loej. “La paix, la stabilité et la prospérité n’arriveront pas au Soudan du Sud du jour au lendemain”.
Le Soudan du Sud, plus jeune Etat du monde, a proclamé son indépendance en juillet 2011 après 30 ans de conflit contre Khartoum. Il a replongé dans la guerre en décembre 2013, quand des combats ont éclaté au sein de l’armée sud-soudanaise, minée par les dissensions politico-ethniques alimentées par la rivalité entre M. Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
Le conflit, marqué par des massacres et des atrocités contre les civils, a fait des dizaines de milliers de morts selon les observateurs et chassé plus de 2,2 millions de Sud-Soudanais de chez eux, selon l’ONU qui met en garde contre les menaces de famine.