Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée soudanaise, a appelé mercredi Donald Trump à intervenir pour mettre fin à la guerre au Soudan, un conflit qui dure depuis plus de deux ans entre l’armée et les paramilitaires. Cependant, Burhane a rejeté une nouvelle offre de trêve proposée par les médiateurs internationaux dirigés par Washington.
Les tensions au Soudan ne cessent de s’intensifier depuis avril 2023, alors que la guerre civile a provoqué des dizaines de milliers de morts et des millions de déplacés, exacerbant ce que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde ». Face à ce carnage, les efforts diplomatiques pour instaurer un cessez-le-feu se sont récemment intensifiés, notamment sous l’impulsion du président américain, qui a exprimé son horreur face aux violences en cours.
Dans une tribune publiée mercredi dans The Wall Street Journal, le général Burhane a exhorté Washington à prendre la tête de la médiation. « Le peuple soudanais se tourne maintenant vers Washington pour la prochaine étape », a-t-il déclaré, ajoutant que le pays comptait sur la « honnêteté » du président américain pour mettre fin à la guerre. Burhane a aussi appelé à la collaboration avec « tous ceux, dans la région, qui recherchent sincèrement la paix ».
Le leader militaire soudanais a indiqué espérer que Donald Trump « soit déterminé à s’opposer aux acteurs étrangers qui prolongent notre souffrance ». Bien que sans les nommer directement, Burhane faisait probablement référence aux Émirats arabes unis, qu’il accuse de soutenir ses rivaux, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo.
Dimanche, Burhane avait jugé « inacceptable » la dernière proposition de trêve, dont les détails restent flous, et l’avait qualifiée de « pire à ce jour ». Il a également critiqué le groupe de médiation « Quad » (Etats-Unis, Emirats arabes unis, Arabie saoudite et Egypte), le qualifiant de « partiel » en raison de la présence des Emirats.
De son côté, l’émissaire américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a défendu la proposition de trêve, la qualifiant de « étape cruciale » vers un dialogue soutenu et une transition vers un régime civil. En visite à Abou Dhabi, Boulos a insisté sur la nécessité d’une « acceptation sans conditions » de la trêve par les belligérants, soulignant que cette offre était une occasion incontournable pour la paix.
Alors que la guerre continue de dévaster le Soudan, l’issue du conflit semble toujours incertaine, malgré les pressions internationales croissantes. Le défi reste de parvenir à une véritable cessation des hostilités, dans un contexte où les intérêts étrangers compliquent davantage le processus de paix.
