Au Niger, une situation sécuritaire toujours inquiétante

Au Niger, une situation sécuritaire toujours inquiétante

Deux ans après la prise du pouvoir par les militaires au Niger, la situation sécuritaire dans le pays ne s’est pas vraiment améliorée.

Il y a deux ans que des militaires, qui se sont baptisés le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, ont renversé le pouvoir civil du président Mohamed Bazoum. Une irruption sur la scène politique qu’ils ont justifié par la mauvaise gestion de la situation sécuritaire par l’ancien président.

Deux ans après l’arrivée au pouvoir des militaires au Niger, la situation sécuritaire dans la région de Tillabéry, notamment dans le département de Téra, au nord-est de Niamey, s’est considérablement détériorée.

Plus d’attaques et plus de victimes

Les attaques terroristes se sont multipliées, causant davantage de pertes humaines, civiles comme militaires, que sous le pouvoir précédent.

“Durant ces deux ans, il y a eu plus de morts dans les rangs des FDS (forces de défense et de sécurité, l’armée nigérienne, ndlr) qu’il n’y en avait eu par le passé” constate Amadou Harouna Maiga le coordonnateur du comité Union Tillabéry.

Selon lui, il y a eu aussi “plus de morts civils durant ces deux ans qu’il n’y en avait eu par le passé”.

A en croire Amadou Harouna Maiga “la situation vers Téra, est très grave. La ville de Téra est devenue un refuge, en ce sens que tous les gens qui ont fui leur village se sont retrouvés à Téra”.

Civils et militaires ciblés

Dans les zones rurales de Téra, les groupes armés opèrent presque librement. Les attaques ciblent non seulement les forces de défense et de sécurité, mais aussi les populations civiles, les leaders communautaires et les infrastructures essentielles. Malgré les annonces de renforts, les populations dénoncent l’inefficacité des actions militaires.

“Ce n’est pas le fait d’aller à Téra, ce n’est pas la voie empruntée pour aller à Téra qui peut être l’objet d’inquiétudes, mais c’est tout ce qui se passe autour de Téra, jusqu’à la frontière des deux Etats (le Niger et le Burkina Faso, ndlr)” témoigne Soumaila Mounkaila un habitant de la ville de Téra.

À Tillabéry, tout comme à Niamey, même au sein de certains soutiens des militaires, la colère monte. Les militaires au pouvoir avaient promis un retour rapide à la sécurité, dans un délai de six mois. Mais leur échec a laissé place à une profonde désillusion au sein de la population.