Mozambique: la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le nord, l’Unicef s’inquiète des rapts d’enfants

Mozambique: la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans le nord, l’Unicef s’inquiète des rapts d’enfants

Au Mozambique, les attaques des groupes armés dans le nord du pays repartent à la hausse, quatre ans après la chute de Pemba dans les mains du groupe État islamique. D’après l’ONG Acled, plus de 6 000 personnes sont mortes dans le conflit depuis qu’il a éclaté en 2017, avec une hausse de 36 % en 2024 des attaques meurtrières. L’Unicef s’inquiète particulièrement pour la situation des enfants. Les rapts et les enlèvements sont fréquents, selon l’Agence des Nations unies pour les enfants. Un cycle de violence que Maputo peine à enrayer.

Dans un communiqué du 3 juin, l’Unicef se dit « profondément préoccupée » par la hausse du nombre d’enlèvements, d’enrôlements et de violences envers les enfants du Cabo Delgado, dans le nord du pays. Le 11 mai dernier, dans cette région en proie à une insurrection armée depuis 2017, trois jeunes de 12 à 17 ans ont été tués et huit autres enfants enlevés dans le village de Magaia.

Lorsque les autorités à Maputo communiquent sur le sujet elles affirment que la situation est « stable » et « sous contrôle ». Pourtant, en avril, 11 militaires mozambicains étaient également tués dans une attaque revendiquée par le groupe terroriste État islamique. Un mois après, en mai, trois militaires rwandais ont perdu la vie dans une embuscade, elle aussi revendiquée par le groupe, et confirmée par l’armée rwandaise. On estime actuellement à plus de 2 000 le nombre de militaires envoyés par Kigali pour contribuer à la lutte contre le terrorisme.

Fin mai, une trentaine de soldats mozambicains ont également été tués.

Mais Maputo, en difficulté économique, après des violences post-électorales qui ont fait d’innombrables dégâts matériaux et plus de 300 morts, propose d’amputer de 36 % son budget de la défense.

En attendant, la violence armée continue de déraciner les populations. Avec 600 000 déplacés internes, le Mozambique vit « l’une des crises de déplacement les plus négligées du monde pour la première fois », selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, juste derrière le Cameroun et l’Éthiopie.