
Un peu plus d’un mois après l’attaque du plus grand camp de déplacés du Darfour Nord par les paramilitaires des Forces de soutien rapide, le camp de Zamzam est devenu une base pour ces paramilitaires qui continuent leur offensive sur la ville d’El-Fasher à une quinzaine de kilomètres de là.
Le camp de Zamzam est devenu une base arrière des FSR. Selon plusieurs témoins, ils y ont installé plusieurs milliers de troupes, de l’artillerie lourde ainsi que des véhicules.
Ce qui était un camp de déplacés est devenu une base de repli d’où les FSR peuvent lancer des attaques sur El-Fasher, dernière capitale du Darfour à être toujours aux mains de l’armée.
Selon Mohamed Khamis Duda, porte-parole du camp qui a lui-même fui vers El-Fasher, les paramilitaires empêchent tous civils de revenir récupérer leur bien. « Quand nous avons fui, nous avons tout laissé derrière nous, nos biens, nos animaux… Même ceux qui sont morts, nous n’avons pas pu récupérer leur corps pour les enterrer. J’ai un frère qui est mort pendant l’attaque et son corps est toujours là-bas. J’ai perdu d’autres membres de la famille, je ne sais pas s’ils sont morts ou vivants », témoigne-t-il.
Selon lui, plusieurs milliers de civils qui n’ont pas fui au moment de l’attaque mi-avril sont toujours coincés dans le camp, où ils sont retenus et vivent dans des conditions très difficiles.
Toutes les infrastructures ont été détruites, notamment les centres de santé, et plus aucune ONG n’y a accès pour apporter de l’aide humanitaire.