Au Mali, une centaine de personnes ont manifesté mardi 13 et mercredi 14 mai à Diafarabé, dans le centre du pays. Une manière de protester après la disparition d’une vingtaine de personnes à la suite d’une opération menée par l’armée malienne lundi dans cette localité située près de Tenenkou, dans la région de Mopti. Selon les informations recoupées par RFI, ces hommes avaient été interpellés le matin même sur un marché à bétail. Les familles, sans nouvelles, craignent qu’elles aient été exécutées. L’armée malienne n’a donné aucun détail sur cette opération.
Les soldats maliens – en l’occurrence sans leurs partenaires de Wagner – entrent lundi matin, peu après 11 heures, dans le marché des petits ruminants de Diafarabé. Selon les nombreuses sources locales jointes par RFI – habitants de Diafarabé et représentants communautaires –, les soldats arrêtent une trentaine d’hommes. Certains sont immédiatement libérés. Tous ceux qui sont gardés appartiennent à la communauté peule.
La localité de Diafarabé est entourée par les eaux du fleuve Niger. Selon les témoignages recueillis, les personnes arrêtées sont transportées en pirogue sur la rive opposée, près du cimetière de Danguere Mamba. Plusieurs témoins rapportent avoir alors entendu des coups de feu.
Des commerçants qui n’ont pas combattu
En début d’après-midi, les militaires maliens reviennent, interdisent aux habitants de traverser le fleuve et promettent que les personnes emmenées seront rapidement de retour. Depuis, 27 hommes manquent toujours à l’appel. Les familles craignent des exécutions sommaires et n’osent pas se rendre sur les lieux.
Les sources jointes par RFI assurent que les personnes emmenées par les militaires sont des commerçants civils. La zone est toutefois fréquentée par les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), lié à Al Qaeda, qui y mènent régulièrement des attaques. En tout état de cause, les personnes arrêtées n’ont pas combattu et leurs familles n’ont reçu aucune information sur leur sort. L’armée n’a pas communiqué sur cette opération et, sollicitée par RFI, n’a pas donné suite.