Au moins quatre ressortissants chinois ont été tués mercredi matin dans une attaque lancée par des miliciens contre un site minier en Ituri, province riche en or du nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources locales.
Plusieurs Congolais auraient également été tués ou blessés dans cette attaque, attribuée par certaines de ces sources au groupe armé Codéco (Coopérative pour le développement du Congo), milice affirmant défendre les intérêts de la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema.
Les attaques de sites et convois miniers sont fréquentes en Ituri ainsi que plus au sud, dans l’autre province aurifère du Sud-Kivu, où les mineurs chinois sont nombreux. Les conflits autour de l’or sont aussi récurrents entre les populations locales et les exploitants chinois.
“Il y a eu incursion des Codéco dans le site minier des Chinois” non loin de la localité d’Abombi, dans le groupement (entité administrative) de Wazabo du territoire de Djugu, en Ituri, a déclaré à l’AFP le député provincial Jean-Pierre Bikilisende. “Nous avons un premier bilan provisoire de quatre Chinois tués et deux éléments FARDC (armée congolaise) blessés”, a-t-il ajouté.
Vital Tungulo, un notable du secteur de Banyali-Kilo, dans lequel se trouve Abombi, a quant à lui indiqué que “six ressortissants chinois, deux militaires congolais et deux civils” avaient été tués.
Le chef du groupement de Wazado était injoignable mercredi après-midi, mais celui du groupement voisin de Benjamakusa, Dieudonné Mombiani, parlait lui aussi de “six Chinois” tués, de même que leurs “gardes du corps”. “D’autres personnes ont été kidnappées, nous ne savons pas si elles sont vivantes”, a-t-il ajouté.
L’ambassade de Chine en RDC n’avait pu être jointe immédiatement mercredi. Parmi les provinces les plus troublées de l’Est congolais, l’Ituri est notamment le théâtre d’un conflit entre milices communautaires, dont la Codéco, qui a provoqué la mort de milliers de civils et des déplacements massifs de populations.
Elle est aussi dans sa partie sud la cible d’attaques de civils menées par les ADF (Forces démocratiques alliées), groupe affilié à l’organisation jihadiste État islamique, qui sévit également dans le nord de la province voisine du Nord-Kivu.