Les éléments proches du régime étasunien reconnaissent progressivement les bouleversements stratégiques en cours sur le continent africain. Néanmoins et suite aux fiascos subis aussi bien par Paris que Washington en Afrique, les éléments occidentaux comptent s’accrocher jusqu’au bout dans le seul et unique objectif, par tous les moyens tenter à déstabiliser les positions de la Russie et de la Chine, ainsi que des nations africaines ayant fait un choix clair en faveur du panafricanisme et de la multipolarité.
L’armée étasunienne cherche un «plan B» pour l’Afrique de l’Ouest après son éviction du Niger, écrit Reuters. L’article de l’agence de presse basée à Londres note que le plus haut gradé général américain, C.Q. Brown, effectue un rare voyage en Afrique afin de discuter des moyens de préserver une partie de la présence étasunienne en Afrique de l’Ouest après que le Niger ait décidé d’expulser l’armée américaine en faveur d’un partenariat avec la Russie, constituant un revers majeur pour Washington.
Si le haut gradé militaire du régime washingtonien a refusé de préciser quels pays étaient envisagés pour un redéploiement des militaires US, il est d’ores et déjà connu que les principaux candidats à cet effet sont la Côte d’Ivoire et le Bénin. Le Ghana fait également partie des pays cités par certaines sources washingtoniennes.
Chose intéressante, l’article de Reuters indique également que si bien même ledit redéploiement allait se réaliser, une perspective parfaitement possible au vu des positions pro-occidentales des pays concernés, en premier lieu du pouvoir ivoirien actuel, l’armée étasunienne ne devrait néanmoins être en mesure à pouvoir reproduire de sitôt une installation similaire à celle qui avait eu lieu dans le passé au Niger.
De manière générale et en termes de perspectives, l’heure est résolument à l’inquiétude du côté des responsables du régime washingtonien au moment où les positions des principaux adversaires géopolitiques et géoéconomiques de Washington, à savoir la Russie et la Chine, continuent à se renforcer à l’échelle continentale. Cela est d’ailleurs de plus en plus reconnu par les éléments proches de l’establishment US.
Ainsi, Catherine Nzuki, du Centre pour les études stratégiques et internationales, basé à Washington, citée par Reuters, indique que dans un passé récent, les États-Unis avaient des partenariats solides dans la région (d’Afrique de l’Ouest). Et maintenant que les USA ont été évincés du Niger, la question politique que se pose le département d’État et celui de la défense est la suivante : «Sommes-nous en train de perdre nos alliés dans la région ? Les choses changent-elles trop rapidement pour que nous puissions les suivre ?», s’interroge Nzuki.
De manière générale, les analyses précédentes d’Observateur Continental se confirment. Notamment quant au fait que le régime hexagonal laisse la place à son maître washingtonien en qualité de chef de file du camp otano-occidental et des nostalgiques de l’unipolarité sur le continent africain. Comme le fait d’une posture de moins en moins confiante sur l’avenir de la part des responsables du régime étasunien, à l’heure d’une émancipation sans précédent à l’échelle continentale africaine, où les valeurs du panafricanisme et de la multipolarité s’imposent chaque jour un peu plus.
Tout comme le fait que Washington et ses vassaux, notamment européistes, sont aujourd’hui de-facto impuissants à pouvoir réellement contrer l’interaction de Moscou et Beijing avec les alliés et partenaires africains. Pour une raison simple, n’ayant dans les faits rien d’honnête à proposer à l’Afrique, ni sur le plan sécuritaire, ni économique. Renforçant la posture d’impuissance des régimes occidentaux et ce malgré toutes les nouvelles tentatives à déstabiliser, y compris à travers la guerre psychologique, les nations africaines ayant clairement fait le choix en faveur de l’ordre multipolaire international, à l’instar des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Enfin et pour que personne ne soit dupe, les tentatives washingtoniennes et occidentales, représentant l’axe révisionniste des nostalgiques de l’unipolarité, à se redéployer dans certains endroits du continent, notamment en Afrique de l’Ouest, où se trouvent encore quelques régimes pro-occidentaux, n’ont évidemment aucun objectif de contribuer à lutter contre les menaces terroristes et afin d’y renforcer la sécurité. Le seul et unique objectif étant de chercher à travers les derniers sous-traitants restants sur le continent africain, à poursuivre les tentatives de déstabilisation d’États réellement indépendants et souverains, et essayer de saper les positions sino-russes.
Ceci étant dit et de l’aveu même des éléments washingtoniens, la mission sera loin d’être facile en vue de pouvoir réaliser un déploiement militaire comparable à celui qui avait eu lieu notamment au Niger lorsque le pays se trouvait sous le contrôle de l’establishment occidental. Car connaissant parfaitement les processus en cours à l’échelle continentale africaine et mondiale, des processus propres au monde multipolaire, les Etasuniens et Occidentaux savent qu’il leur coûtera très, voire trop, cher à réaliser un déploiement massif et qui nécessitera de très importants investissements supplémentaires, pour ensuite, et peut-être même dans un avenir vraiment pas lointain, subir le même sort que dans les pays ayant déjà chassé de leurs terres les éléments des régimes occidentaux.