La campagne électorale se poursuit au Togo, avant les élections législatives et régionales de lundi prochain. Elle se déroule alors que les députés ont voté vendredi dernier une nouvelle Constitution controversée qui fera passer le pays d’un régime présidentiel à parlementaire. Le président Faure Gnassingbé a quinze jours pour la promulguer. Mais alors que les préparatifs du double scrutin se poursuivent, la demande de l’Église catholique de déployer des observateurs a été rejetée par la Commission électorale.
La Céni est « au regret de ne pouvoir donner une suite favorable » à la demande de l’Église catholique, peut-on lire dans un courrier daté du 12 avril adressé au responsable du conseil épiscopal. La Commission électorale refuse donc d’accréditer la mission d’observation électorale de 500 personnes que la Commission justice et paix voulait déployer pour les élections du 29 avril. Et de justifier sa décision par l’absence de preuve d’une source de financement.
« Ce n’est pas la première fois que nous sommes récusés sur ce motif », commente le président de la Conférence des évêques du Togo, interrogé par Radio Vatican. La mission d’observation électorale envisagée pour la dernière présidentielle de 2020 n’avait pas non plus été autorisée.
Selon Mgr Benoît Alowonou, les observateurs sont pourtant des bénévoles pour lesquels il n’y a donc pas besoin de financement. Il exprime aussi sa tristesse quant à la modification de la Constitution, à quelques jours des élections. Il la juge source de division et d’incompréhension. Au lendemain du premier vote du texte à l’Assemblée nationale, la Conférence des évêques avait déjà appelé le président Gnassingbé à surseoir à sa promulgation.