Signé début janvier, cet accord offre un accès à la mer Rouge à l’Éthiopie et la possibilité d’y installer une base militaire, en échange de sa reconnaissance du Somaliland. À quelques jours du sommet des chefs d’État de l’UA, le ministère des Affaires étrangères somalien a publié un communiqué pour demander une condamnation ferme.
Pour les autorités somaliennes, cet accord a pour objectif de saper les progrès accomplis récemment, comme « l’allègement de la dette, la levée de l’embargo sur les armes et l’intégration à la Communauté d’Afrique de l’Est ». Sans compter les avancées dans la lutte contre le groupe terroriste Al-Shebab, là encore menacées, car selon les autorités somaliennes, l’accord entre Hargeisa et Addis-Abeba donne aux shebabs un argument idéal pour recruter.
Mogadiscio veut donc que l’Union africaine tranche. Qu’elle impose le respect de l’un de ses principes cardinaux : celui de l’intangibilité des frontières de ses pays membres. En réponse, le ministère des Affaires étrangères du Somaliland a publié un communiqué, dans lequel il appelle la Somalie à respecter le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Jusque-là, la position de l’UA a été très tiède sur le sujet. Elle a appelé à la désescalade de la tension entre Addis-Abeba et Mogadiscio et à une solution négociée. En 2005, une mission d’information de l’UA avait reconnu que le cas du Somaliland « était unique dans l’histoire politique africaine et justifiait […] une solution spécifique ».