Cinq candidats d’opposition s’estiment floués par les résultats de la présidentielle continuent de réclamer l’annulation de cette élection qu’ils qualifient de « mascarade ». Les chiffres annoncés par la Céni sont marqués par des incohérences évidentes : l’élection du président et celles des gouverneurs étaient organisés en même temps, mais le nombre de votants diffère de façon considérable entre les différents scrutins. Après deux journées d’émeutes dans la capitale Moroni, la mobilisation populaire a largement baissé en intensité. Pour autant, les cinq opposants affichent leur détermination à poursuivre leur combat.
Après deux journées de heurts à Moroni mercredi et jeudi derniers, la mobilisation urbaine s’est essoufflée. Les cinq candidats d’opposition ont toujours assuré que ces soulèvements étaient spontanés, mais avaient appelé à amplifier la contestation avec des manifestations pacifiques vendredi. Un appel qui n’a pas connu l’écho escompté.
Issa Salim Abdillah, candidat du parti Juwa, Bourhane Hamidou de Woneha et Daoudou Abdallah Mohamed, du parti Orange, ont ou vont déposer des recours devant la Cour suprême, unique voie légale pour obtenir l’annulation du scrutin. Les autres n’ont pas jugé utile de le faire. Mouigni Baraka Saïd Soilihi, candidat du RDCE (Rassemblement démocratique des Comores pour l’égalité), estime que l’objectif de cette Cour, jugée « partiale », « restera la victoire d’Azali Assoumani. »
Point cocasse, le mouvement du président réélu annonce également déposer un recours, estimant que le taux de participation est de 60% et non de 16%, comme l’a annoncé la Commission électorale nationale indépendante. Ce qui remet en cause, de fait, les résultats. Mais pas, selon l’AMP (Alliance de la mouvance présientielle), le fait qu’Azali Assoumani serait réélu dès le premier tour.
Les cinq candidats d’opposition ont enfin adressé une lettre commune – datée du jeudi 18 janvier- au président de la Commission de l’Union africaine et demandent à Moussa Faki Mahamat de dépêcher un envoyé spécial aux Comores pour sortir de la crise. À leurs yeux, une seule issue possible : l’annulation du scrutin et l’organisation de nouvelles élections.