La justice en Guinée a ordonné lundi le placement sous mandat de dépôt du responsable d’un syndicat de presse qui avait appelé la semaine passée à manifester contre la censure de certains médias et d’internet, a appris l’AFP de source judiciaire.
Sekou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), a été entendu pendant environ deux heures au tribunal de Dixinn, dans la banlieue de Conakry. Le tribunal a ensuite ordonné son placement sous mandat de dépôt à la prison de Conakry pour “participation à une manifestation non autorisée”, a dit un responsable judiciaire à l’AFP.
“Voilà encore un cas flagrant de violation des droits de l’Homme par les autorités de la transition”, c’est-à-dire la junte qui a pris le pouvoir par la force en 2021, a dit à des journalistes son avocat Me Salifou Béavogui.
Sekou Jamal Pendessa avait été arrêté vendredi par les gendarmes à sa sortie du tribunal. Il était allé y soutenir un certain nombre de ses confrères qui avaient été arrêtés la veille et ont depuis été relâchés.
Le SPPG avait appelé jeudi à manifester “pour libérer les médias et réseaux sociaux”, avec le soutien d’organisations de la société civile. Les autorités avaient prévenu qu’elles séviraient contre ce rassemblement. Toute manifestation est interdite depuis 2022 en Guinée.
Ces dernières semaines, l’accès à internet a été sévèrement restreint, des chaînes de télévision ont été retirées des principaux bouquets de distribution et des fréquences radio ont été brouillées.