L’éventuelle double nationalité d’un des principaux concurrents annoncés à la présidentielle sénégalaise, Karim Wade, fait débat à quelques jours de la validation finale des candidatures.
L’ancien ministre Thierno Alassane Sall, lui-même candidat, a publiquement posé dimanche la question de la double nationalité franco-sénégalaise de Karim Wade, déjà soulevée ces dernières semaines dans la presse.
Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), “serait toujours détenteur de la nationalité française, ce qui est en contradiction avec la Constitution”, a écrit M. Sall dans un communiqué.
Tout candidat à la présidence “doit être exclusivement de nationalité sénégalaise, jouir de ses droits civils et politiques, être âgé de 35 ans au moins et de 75 ans au plus le jour du scrutin”, dit la Constitution. Il doit aussi savoir écrire, lire et parler couramment la langue officielle, le français.
Thierno Alassane Sall évoque la nationalité de M. Wade alors que le processus de validation des candidatures par le Conseil constitutionnel est en cours. Les “Sages” ont entériné et publié en fin de semaine passée une liste provisoire de 21 candidats sur laquelle figure M. Wade. Mais cette liste est encore sujette à réclamations jusqu’à mardi soir, ont-ils précisé. La liste finale doit être arrêtée d’ici à la fin de la semaine.
La coalition Karim 2024, qui a présenté la candidature de M. Wade, a assuré dans un communiqué que M. Wade avait accompli “toutes les formalités nécessaires” pour renoncer à la nationalité française et que cette renonciation avait été actée par les autorités françaises. Elle a dénoncé une tentative de “salir” la candidature de M. Wade et une expression de “xénophobie”.
Karim Wade, 55 ans, est né en France d’un père sénégalais et d’une mère française. Il a été empêché par une condamnation de concourir à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall. Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par le président Macky Sall, et vit depuis en exil, le Qatar étant communément cité comme un de ses lieux de résidence.
L’Assemblée nationale a voté en août une loi rendant son éligibilité à Karim Wade ainsi qu’à une autre figure de l’opposition et ancien maire de Dakar, Khalifa Sall.