Onze ans après le lancement de l’opération Serval au Mali, plus tard rebaptisée Barkhane, le vice-Président du COREMA estime auprès de Sputnik Afrique que la présence militaire française dans ce pays a un «bilan calamiteux». Il compare cet échec à la lutte antiterroriste menée actuellement par l’AEC appuyée par Moscou.
L’opération française Barkhane a «fait perdre l’essentiel du pays» au peuple malien, a déclaré à Sputnik Afrique Aboubacar Sidick Fomba, vice-président du COREMA (le Collectif pour la Refondation du Mali) et membre du Conseil national de transition (CNT).
«L’opération Barkhane a anéanti l’armée malienne, a anéanti le peuple malien. Nous étions dans une situation désastreuse. On s’est demandé qu’est-ce qui se passerait les prochains mois ? Vraiment, c’est un bilan calamiteux qui nous a fait perdre l’essentiel de notre pays», a indiqué Fomba.
Barkhane était un nouveau nom attribué en 2014 à l’opération Serval lancée par Paris le 11 janvier 2013 pour arrêter l’avancée des groupes terroristes vers Bamako. Cette opération a finalement été interrompue en août 2022, sur fond de refroidissement des relations entre Bamako et Paris.
Par contre, l’Alliance des États du Sahel, créée le 16 septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, se montre plus efficace dans la lutte contre les terroristes, selon Aboubacar Sidick Fomba.
«Avec les pays de l’AES dont le soutien était la Fédération de Russie, le bilan est élogieux et va au-delà des espoirs escomptés. Avec l’appui de nos partenaires russes, aujourd’hui déterminés à lutter contre le terrorisme, les pays de l’AES et le Mali, nous avons pu libérer Kidal qui a fait onze ans d’occupation par des maîtres terroristes», a estimé le vice-Président du COREMA.