Le port autonome de Cotonou a annoncé, mercredi 27 décembre, la levée de l’interdiction des importations de marchandises du Niger. Toutefois, les conteneurs débarqués ne pourront pas entrer au Niger par les frontières du Bénin, toujours fermées en application des sanctions économiques de la Cédéao. Certains biens peuvent toutefois les contourner en passant par le Burkina Faso. Pour autant, la nouvelle venue de Cotonou n’est pas forcément bien accueillie par la chambre de commerce nigérienne.
En attendant la réaction de la junte au pouvoir à Niamey, la chambre de commerce du Niger a pris les devants. Dans un communiqué adressé aux opérateurs économiques, son président, Moussa Sidi, a rappelé que les sanctions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qu’il considère illégales, sont toujours en place.
Selon lui, la fermeture des frontières a pour objectif de bloquer toute transaction commerciale avec le Niger. Par conséquent, précise le communiqué, la chambre invite les commerçants à continuer à utiliser les ports de Lomé, au Togo, et les corridors commerciaux burkinabè pour faire transiter les marchandises. Deux voies qui permettent de desservir le pays depuis le coup d’État de juillet.
Depuis le début de la crise, plusieurs milliers de camions chargés de biens à destination du Niger étaient bloqués au Bénin, du fait des sanctions. Aussi, c’est pour éviter des ruptures de stocks que Niamey s’était rapproché du Togo et du Burkina Faso, pour des facilités de transit. Un corridor avait donc été ouvert. Et c’est par vagues entières que des milliers de camions, dans des convois sécurisés par les armées burkinabé et nigérienne, sont jusqu’à présent parvenus à ravitailler le Niger.
La fermeture des frontières avait engendré une flambée des prix de produits de premières nécessités comme le riz et l’huile. Cette levée de suspension par le port de Cotonou intervient après le discours à la nation du président béninois Patrice Talon qui avait fait part de sa disponibilité à négocier avec la junte et rétablir les relations diplomatiques avec Niamey.