Pour les élections présidentielles du 25 février 2024 au Sénégal, 79 candidats ont officiellement déposé leur dossier au Conseil constitutionnel dans l’attente de leur validation, à l’issue d’une opération de contrôle notamment du parrainage. Mais déjà à Dakar, on épilogue sur la possibilité d’écarter certains candidats, et pas des moindres. Outre le « cas » Ousmane Sonko, l’un des leaders de l’opposition, d’autres candidatures sont à surveiller.
Il est le premier dont la candidature fait débat. Ousmane Sonko, en prison et radié sur les listes électorales, est pourtant dans la course. La volonté affichée par le farouche opposant de briguer le mandat présidentiel s’est heurtée jusqu’ici à de nombreux obstacles. Sa réintégration sur le fichier électoral est toujours suspendue, malgré une décision de la justice sénégalaise. Ousmane Sonko a pourtant déposé son dossier, mais sans, selon certain juristes, deux pièces indispensables : les fiches de parrainage, dont on lui a refusé le retrait, et l’attestation de versement de sa caution d’environ 45 000 euros obligatoire pour participer.
Il ne sera pas le seul puisque Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’État Abdoulaye Wade, exilé au Qatar, devra également prouver sa nationalité sénégalaise exclusive, alors qu’on lui prête une double nationalité franco-sénégalaise de part sa mère. Dans son camp, on persiste à dire qu’il est exclusivement sénégalais.
Khalifa Sall, un autre opposant et ancien maire de Dakar, fait aussi l’objet de toutes les attentions, après sa condamnation en mars 2018 à cinq ans de prison et au paiement d’une amende de 5 millions de francs CFA pour détournement de deniers publics. Ses proches annoncent qu’il s’est acquitté, après avoir été gracié de cette obligation, motif de rejet d’une candidature selon le code électoral sénégalais. Il demeure que seul le Conseil constitutionnel pourra dire qui, parmi les 79 candidats déclarés, sera dans la short-list des candidats officiels, vers le 20 janvier 2024.