Tchad: l’UFR s’impatiente et demande des avancées sur la mise en œuvre de l’accord de Doha

Tchad: l’UFR s’impatiente et demande des avancées sur la mise en œuvre de l’accord de Doha

Il y a deux jours, l’Union des forces de la résistance (UFR), qui est l’un des principaux mouvements signataires de l’accord de paix de Doha en août 2022, a tapé du poing sur la table. Son chef, Timan Erdimi dénonce l’absence de toute avancée dans la mise en œuvre de la composante militaire de l’accord. De son côté, le gouvernement tchadien de transition tente de rassurer.

Le président de l’UFR a décidé de tirer la sonnette d’alarme parce que « le processus de DDR est au point mort ». Et selon lui, c’est la faute du gouvernement de transition qui ne veut pas associer les politico-militaires et n’a pas mis en place l’organe qui doit superviser la mise en œuvre de ce programme, explique Timan Erdimi. Il appelle donc le pouvoir tchadien à rectifier le tir : « La mise en œuvre du processus de DDR ne doit pas se faire de manière solitaire et unilatérale. Nous appelons les plus hautes autorités de la transition à remettre à l’ordre du jour l’accord de Doha dans un sens qui viserait à relancer le dialogue. Nous appelons les partenaires du Tchad à un accompagnement du Sud ».

« La volonté est là »
Cinq ministres, 45 conseillers nationaux issus des ex-rebelles, libération de prisonniers de guerre ou encore restitution des biens et immeubles. Le porte-parole du gouvernement de transition et ministre de la Communication rappelle que le pouvoir tchadien a tenu parole sur tous les autres aspects de l’accord de Doha, à l’exception de sa composante militaire qui a pris du retard, mais « c’est en cours », assure Aziz Mahamat Saleh : « Il y a bien eu quelques retards, c’est vrai, mais la volonté est là. Les actions se font à travers des commissions DDR qui sont mises en place. Et le gouvernement d’union nationale a deux ans pour pouvoir les mettre en œuvre. Nous y allons progressivement. Quand je dis nous y allons, les ex politico-militaires sont également parties prenantes ».

C’est un clin d’œil aux politico-militaires à qui le ministre tchadien de la Communication rappelle que ce retard est partagé, parce qu’« ils participent pleinement à la transition ».