Important carrefour commercial entre la RCA et le Tchad avant le déclenchement de la rébellion dans le nord-est de la République centrafricaine en 2013, la préfecture de Bamingui Bangoran est aujourd’hui une zone qui fait peur. Même si les rebelles ont été chassés des principales villes par les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes, l’insécurité reste présente dans les périphéries bloquant ainsi la libre circulation des biens et des personnes.
Pour échapper aux exactions des groupes armés, des centaines de civils quittent les villages environnants pour se concentrer à Ndélé ou à Bamingui plus à l’ouest. Henry est un habitant du village Ndiki.
« Les tueries, les braquages et l’incendie des maisons d’habitations sont monnaie courante. Vraiment, on souffre. On demande le renforcement en effectif des forces armées centrafricaines dans la zone pour nous protéger. »
Ces dernières semaines, les rebelles mènent des attaques surprises contre les forces armées centrafricaines et leurs alliés russes qui effectuent des patrouilles dans la zone. « Il y a eu au village Ndiki, à 140 km, l’incursion de bandits et ils ont tué 13 personnes froidement. Après, c’était à 115 km de Ndélé que la base des Faca a été attaquée. Il faut nous envoyer un effectif avec des moyens logistiques afin de couvrir la frontière », insiste Gilbert Gbangoundou, le préfet de Bamingui Bangoran.
La préfecture de Bamingui Bangoran était le principal fief du front populaire pour la renaissance de la Centrafrique entre 2013 et 2020. Les Faca avec l’appui de leurs alliés russe avaient repris le contrôle de cette localité, mais les affrontements entre les forces loyalistes et les rebelles se poursuivent dans les périphéries.