Le pôle judiciaire antiterroriste en Tunisie a émis mercredi un mandat de dépôt à l’encontre du président par intérim du parti islamo-conservateur Ennahdha, arrêté le 5 septembre, a indiqué sa formation.
Mondher Ounissi assure la présidence d’Ennahdha depuis l’incarcération le 17 avril de son chef historique? Rached Ghannouchi, bête noire du président Kais Saied.
Un juge d’instruction du pôle judiciaire antiterroriste a décidé mercredi d’émettre un mandat de dépôt à l’encontre du M. Ounissi, sans que ce dernier ne soit entendu, a indiqué à l’AFP Abdelfattah Taghouti, un responsable du mouvement Ennahdha.
Aucune accusation n’a été formellement portée contre M. Ounissi, selon son parti qui affirme que son arrestation est survenue après la diffusion sur les réseaux sociaux d’enregistrements audio qui lui ont été attribués.
Dans ces enregistrements, on peut entendre une voix présentée comme celle de M Ounissi évoquant sa rencontre avec des hommes affaires tunisiens influents ainsi que des violations financières qu’aurait commises un responsable d’Ennahdha. La justice tunisienne n’a fait aucun commentaire sur les raisons de sa détention.
Le chef de ce mouvement, Rached Ghannouchi, a été arrêté le 17 avril à la suite de déclarations dans lesquelles il avait affirmé que la Tunisie serait menacée d’une “guerre civile” si les partis de gauche ou ceux issus de l’islam politique comme le sien, y étaient éliminés.
Le 15 mai, il a été condamné à un an de prison pour “apologie du terrorisme” dans le cadre d’une autre affaire. Il est le plus célèbre opposant emprisonné depuis le coup de force du président Saied qui s’est arrogé les pleins pouvoirs en juillet 2021.