Quinze pays de la Cedeao ont pris des sanctions contre la junte qui a renversé le président Bazoum et ont agité la menace d’un « recours à la force » si ce dernier n’était pas rétabli dans ses fonctions.
Jusqu’où ira l’escalade entre le Niger, où une junte a pris le pouvoir le 26 juillet, et les pays de la région, qui, Nigeria en tête, menacent Niamey d’une intervention militaire pour rétablir dans ses fonctions le président élu, Mohamed Bazoum ? Alors que la date d’expiration d’un ultimatum régional fixé au dimanche 6 août approche, le climat se détériore : des pays également dirigés par des putschistes ont pris fait et cause pour la junte nigérienne, lundi 31 juillet.
« Toute intervention militaire contre le Niger s’assimilerait à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali », ont prévenu les porte-parole de ces deux derniers pays, dirigés par des juntes militaires. Lundi, le Mali du colonel Assimi Goïta et le Burkina Faso du capitaine Ibrahim Traoré ont exprimé « leur solidarité » avec le « peuple du Niger », dénonçant « la persistance [des] organisations régionales à prendre des sanctions, mettant en péril l’esprit de panafricanisme ». Ils ont été suivis par la Guinée de Mamadi Doumbouya, qui s’est prononcé en des termes proches.
Camp des « putschistes » contre camp des « démocrates ». La réponse des premiers a été à la mesure de la sévérité des seconds. Dimanche, onze pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) avaient menacé d’un « recours à la force », au terme d’un sommet extraordinaire de l’organisation régionale à Abuja, la capitale du Nigeria. Depuis, le schéma d’une intervention militaire terrestre, appuyée par des moyens aériens, avec une forte composante nigériane (les deux pays sont voisins), est envisagé de façon de moins en moins hypothétique.