Le Soudan plonge “dans la mort et la destruction” à une vitesse “sans précédent”, a dénoncé lundi le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’ouverture d’une conférence chargée de lever des fonds pour répondre à la crise humanitaire.
Les Nations unies ont lancé deux appels aux donateurs pour faire face à la crise : l’aide humanitaire au Soudan même et l’aide destinée aux réfugiés dans les pays d’accueil. Ils s’élèvent au total à 3 milliards de dollars cette année, mais sont financés à moins de 17% jusqu’à présent.
’Ukraine d’abord ?
De nombreux responsables de l’aide d’urgence onusiens ont fait remarquer que pour l’Ukraine, les fonds avaient été rapidement versés, dans les semaines ayant suivi l’invasion russe.
Ces donateurs se sont montrés bien plus timorés pour le Soudan, malgré une crise humanitaire déjà aiguë bien avant les affrontements actuels entre l’armée, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo. La conférence des donateurs de Genève vise à relancer les appels aux dons pour ce pays.
Plus de la moitié de la population du pays touchée
“La situation au Darfour et à Khartoum est catastrophique. Les combats font rage avec des personnes attaquées chez elles et dans la rue”, a déclaré Antonio Guterres. “Avant que ce conflit n’éclate, le Soudan était déjà aux prises avec une crise humanitaire. Cela s’est maintenant transformé en une catastrophe affectant plus de la moitié de la population du pays… il est crucial d’empêcher la situation de se détériorer davantage”.
Le secrétaire général a estimé que le seul moyen de mettre fin à la crise était de revenir à la paix et de rétablir un régime civil.