Le dialogue national initié par le chef de l’État se poursuit et doit s’achever à la fin de la semaine, dans un climat politique toujours crispé après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, et en vue de la présidentielle prévue en février. Dans ce contexte, la plateforme « des forces vives F24 » – qui regroupe plus d’une centaine de partis et d’organisations de la société civile – a lancé son propre dialogue, baptisé « dialogue du peuple ».
Cette fois, c’est la bonne. Après un lancement avorté le 31 mai dernier – la réunion du F24 avait été empêchée par les forces de l’ordre -, le dialogue « du peuple » de la plateforme a bel et bien débuté mardi 20 juin. Deux thèmes sont à l’ordre du jour : la justice, et le 3ᵉ mandat. Alors que le président Macky Sall ne s’est toujours pas prononcé sur une éventuelle nouvelle candidature.
Le Dr Abdourahmane Diouf préside cet atelier. « Aujourd’hui, nous vivons dans un pays bloqué, les universités sont saccagées, on s’attaque à l’économie de façon générale. Et tout ce bouillonnement a une seule explication, c’est le fait générateur : c’est parce que nous avons un président qui a décidé que quoi qu’il advienne, il va essayer de briguer une 3ᵉ candidature. »
C’est un dialogue « ouvert à tous » selon ses organisateurs, qui se déroule également en ligne. « Ce que nous attendons, c’est de renouveler les fondamentaux de la République démocratique, explique Fatou Ndiaye Diop Blondin, membre du F24. Beaucoup d’institutions sont discréditées du fait de leur utilisation à des fins politiques, en particulier la justice. Donc, remettre à jour ces institutions et ces notions pour que le Sénégal avance après avoir traversé les crises de ces derniers jours. »
Les conclusions sont attendues ce vendredi. Une deuxième phase de ce « dialogue parallèle » devrait notamment être consacrée à l’ « hyper-présidentialisme », après la fête musulmane de la Tabaski.
C’est ouvert à tout le monde. Nous avons deux ateliers, et cela sera combiné avec un dialogue “online” avec le peuple, la diaspora et tous les Sénégalais à l’intérieur du pays. Il y aura une 2ᵉ phase, en plus du 3ᵉ mandat et de la justice, il y a l’hyper-présidentialisme. Aujourd’hui, le président a trop de pouvoir au Sénégal. Et on va parler des aspects sociaux dans un second temps.