Le chef des Forces de soutien rapide (FSR) se présente comme le défenseur des « marginalisés » face aux élites militaires et politiques qui ont gouverné le pays depuis son indépendance.
Le général « Hemetti » est introuvable. A l’exception d’une poignée d’interviews données par téléphone, la voix haletante, sur les ondes des télévisions arabes, et d’une brève apparition filmée à la tête d’un convoi de miliciens, publiée sur les réseaux sociaux, le chef des Forces de soutien rapide (FSR) est resté dans l’ombre depuis le 15 avril et le début de la guerre l’opposant aux Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah Al-Bourhane.
Alors que l’armée régulière a fait de sa capture, mort ou vif, son objectif numéro un, les rumeurs se multiplient quant à son éventuelle blessure des suites d’un bombardement. Son dernier signe de vie est un message envoyé sur WhatsApp, fin mai, incitant ses soldats à poursuivre les combats « jusqu’à la victoire ou jusqu’au martyre ».
Si « Hemetti » – Mohammed Hamdan Daglo de son vrai nom – demeure invisible sur le champ de bataille, sa propagande fait le tour du monde. Depuis plusieurs années, et a fortiori depuis le début de la guerre, les FSR sont engagées dans une opération de relations publiques intercontinentale. Après une tournée dans plusieurs capitales africaines, leur conseiller politique, Youssef Ezzat, a mis le cap début juin sur l’Europe. A Paris, il a été reçu au ministère des affaires étrangères, selon le site Africa Intelligence, avant de s’envoler pour Londres et Berlin.