Le président de transition vient de signer un décret ce sens qui concerne 48 officiers généraux, dont le général de corps d’armée Moussa Haroun Tirgo, qui a été le patron de la police pendant longtemps.
Depuis 2011, la mise à la retraite des généraux était gelée, officiellement pour éviter qu’ils ne tombent dans la précarité, car aucune pension n’avait été prévu à cet effet. Leur nombre n’avait donc cessé d’augmenter. Jeune Afrique les a estimés récemment entre 400 et 600, autant que la France et les États-Unis réunis.
Mais impossible de tirer un chiffre du ministre tchadien de la Défense, qui nous a opposé le « secret défense ». Le général Daoud Yaya Brahim a toutefois salué « une avancée qui va nous permettre d’avoir une armée jeune, moderne et efficace » et qui a été rendu possible notamment par l’adoption du statut des Forces de défense et de sécurité en 2022.
Des primes et une pension pour les généraux poussés à la retraite
Ce texte prévoit pour tout général qui part à la retraite « 14 mois de solde indiciaire plus six mois de prime de départ et trois mois de congé retour ». « C’est une prime de départ de plusieurs dizaines de millions de francs CFA et une pension décente », explique une de nos sources.
« Mais pas sûr que cela suffise », analyse le politologue tchadien Evariste Ngarlem Toldé, en rappelant que cela signifie pour eux renoncer à de nombreux avantages en nature telles que véhicule de fonction ou encore gratuité de l’eau et de l’électricité. Et ce serait « chimérique », ajoute-t-il de parler d’une armée moderne et efficace tant qu’elle est dominée par quelques tribus… Des critiques balayés d’un revers de main par le ministre de la Défense qui les qualifie de « diffamation politique ».