Les communautés du département de Ouallam, dans la région de Tillabéri, au sud-ouest du Niger, ont signé un accord de paix, dimanche 4 juin, dans la localité de Tondikiwindi. Il s’agit du premier accord de ce genre dans le département de Ouallam où la pression des groupes terroristes alimente les tensions communautaires.
Des discussions étaient amorcées, depuis plusieurs semaines, avec la facilitation de la Haute autorité à la consolidation de la paix et du Centre pour le dialogue humanitaire (HD). Les communautés arabe, peul, zarma et touareg ont signé ce document.
Par cet accord – que RFI s’est procuré – les communautés de Ouallam s’engagent à résoudre leurs différends par la conciliation. Elles prennent ainsi des engagements comme « pardonner les actes passés » et notamment « ne pas réclamer les animaux ou les biens volés avant la signature de l’accord. »
Les parties s’engagent également à « faciliter la libre circulation des personnes et de leurs biens […] et à favoriser la fréquentation des marchés hebdomadaires par toutes les communautés ». La circulation des armes dans les villages est aussi condamnée. « Certaines communautés sont assimilées aux terroristes et redoutaient de fréquenter des marchés. Cet accord vise à restaurer la confiance », explique une source proche des négociateurs.
Un comité de suivi mis en place
Mission accomplie, selon Abdou Moumouni, chef d’une milice d’autodéfense zarma, de Tondikiwindi. « Nous allons déposer les armes, explique-t-il, et nous pourrons de nouveau circuler en toute sécurité ». Un enthousiasme que modère toutefois un négociateur : « Pour les armes, c’est encore compliqué », confie-t-il.
L’accord prévoit la mise en place d’un comité de suivi composé de 27 membres issus de chaque communauté du département. Il se réunira une fois par trimestre, durant l’année à venir.