Abdoulaziz al-Hassan est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI). En procès, depuis trois ans, il doit répondre de torture, persécution, mariages forcés, viols et esclavage sexuel. Le Malien était commissaire dans la police islamique de Tombouctou lors de l’occupation par les groupes jihadistes AQMI et Ansar Dine, en 2012. Les conclusions orales dans cette affaire sont programmées à la CPI du 23 au 25 mai 2023.
Il était « l’âme pensante » de la police islamique. C’est ainsi que l’accusation avait décrit Abdoulaziz al-Hassan à l’ouverture de son procès. Arrêté par la force Barkhane en 2017, puis transféré à La Haye, le touareg malien refuse alors de dire s’il plaide coupable ou non.
Pour l’accusation, le commissaire de la police islamique organise, avec d’autres, la répression dans Tombouctou. Sont désormais interdits l’alcool, la musique, le football, les cigarettes et l’adultère… Sur certaines vidéos, l’accusé apparaît infligeant, de ses propres mains, des coups de fouet aux contrevenants.
Il est zélé, même si ses avocats insistent pour dire qu’Al Hassan n’aurait rejoint Ansar Dine que sept mois après le début de l’occupation, par défaut et non par choix.
Comme d’autres enrôlés avant lui, al-Hassan donne une assise locale au groupe jihadiste, pour obtenir la confiance d’une population mise en coupe réglée. Ses avocats ont raconté l’histoire d’un homme qui passe sa jeunesse dans les camps de Libye, fuyant la violence de l’armée malienne et la sécheresse… et qui, de retour au pays, comme chauffeur de taxi puis pharmacien, deviendra rebelle par nécessité.
L’occupation du Nord-Mali, en 2012, fera de lui un jihadiste, pas un extrémiste, assure sa défense. Les juges devront trancher.