Quelques jours avant une visite à Pékin, le Président congolais Félix Tshisekedi a annoncé qu’il avait décidé de renégocier la convention de collaboration signée en 2008 entre son pays et un groupement d’entreprises chinoises. Le chef de l’État congolais en a fait l’annonce au conseil des ministres, précise, samedi, l’agence de presse officielle congolaise, ACP.
Le porte-parole du gouvernement a diplomatiquement déclaré que “l’objectif visé est de consolider et d’élargir davantage la coopération sino-congolaise en s’appuyant sur des bases saines garantissant le principe du respect mutuel, d’équité et de transparence profitable à la fois au peuple congolais et au peuple chinois”.
Un accord jugé inégal
Mais l’objectif de Kinshasa est clairement d’obtenir, dans un bref délai, un rééquilibrage de cet accord jugé inégal. Cette convention, signée sous l’ancien président Joseph Kabila, est vivement critiquée en République démocratique du Congo.
La Chine est néanmoins devenue, depuis, le premier destinataire des exportations minières congolaises. Au cours des dernières années, plusieurs rapports d’administrations congolais sur la mise en œuvre de cette convention ont présenté des conclusions jugées alarmantes. Dans un rapport publié en février, l’Inspection générale des finances (IGF) de la RDC a dénoncé “une collaboration disproportionnée” et “un important déséquilibre financier” au détriment de la RDC. L’IGF réclamait de la Chine 17 milliards de dollars d’investissements supplémentaires pour rééquilibrer cet accord. L’ambassade de Chine à Kinshasa a critiqué ce rapport, prétendant qu’il n’avait “pas de valeur constructive”, était “plein de préjugés” et ne correspondait pas à la réalité.