Le camp de l’armée malienne de Sévaré, dans le centre du Mali, a été visée samedi par une attaque terroriste qui a fait dix morts civils et 61 blessés, selon un bilan officiel. Pas de revendication à ce stade mais les regards se portent vers le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans, lié à Al Qaeda. La Mission onusienne au Mali est désormais visée par une campagne de désinformation lui attribuant la responsabilité de ces attaques, deux salariés ont été agressés physiquement.
Les deux employés de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) s’étaient rendus dimanche 23 avril sur un site de déplacés internes. Ils devaient y évaluer les dégâts causés par l’attaque terroriste qui avait visé la veille le camp militaire et l’aéroport de Sévaré. Mais une fois sur place, les deux employés civils de la Minusma sont pris à partie.
Selon Fati Kaba, porte-parole de la Mission onusienne au Mali, « il y a eu de la violence, des jeunes ont jeté des cailloux, des morceaux de bois, nos collègues s’en sont sortis, mais malheureusement on a un véhicule qui est endommagé ».
Autre source de préoccupation, cette campagne de désinformation menée sur les réseaux sociaux, où les messages se multiplient depuis samedi pour faire croire que c’est la Minusma qui organiserait les attaques terroristes. Argument le plus souvent invoqué : les Nations unies chercheraient ainsi à légitimer leur présence au Mali.
Des messages complotistes souvent agrémentés d’appels à la violence : « Ces messages sont dangereux, poursuit Fati Kaba. Qui pourrait croire ces accusations absurdes contre la Minusma ? Il n’y a absolument rien qui justifie ni qui excuse ce type d’actions. Nous sommes déployés ici avec l’assentiment et l’accord du gouvernement malien, et nous avons pour mandat d’appuyer les efforts des autorités maliennes. Si les appels à la violence continuent, cela pourrait être dangereux pour nos collègues, qui font un travail pour la paix et la sécurité. »
Le mandat de la Minusma dans le pays doit être rediscuté en juin prochain, entre le Conseil de sécurité des Nations unies et les autorités maliennes de transition.