Dans le Sud-Est de la Centrafrique, dans la province du Haut-Mbomou, des affrontements ont opposé les 22 et 23 avril 2023 une milice d’auto-défense nommée Azande ani kpi Gbe à des militaires sud-soundanais ayant franchi la frontière. Aucun bilan n’est disponible mais les combats ont fait des morts et des blessés des deux côtés. Des combats sur fond de tensions locales dans cette région contrôlée depuis 2016 par les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique. Explications.
Dans le sud-est de la Centrafrique, des combats ont opposé ce week-end une milice locale d’auto-défense récemment formée à des militaires sud-soudanais ayant traversé la frontière près de la localité de Bambouti, dans la province du Haut-Mbomou.
Aucune communication officielle n’a été faite d’un côté ou de l’autre.
Ces combats illustrent un regain de tensions dans cette zone extrêmement isolée que contrôlaient depuis plusieurs années les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC).
Le 22 puis le 23 avril 2023, des soldats de l’armée du Soudan du sud sont entrés en Centrafrique pour attaquer des positions du groupe Azande ani kpi Gbe, dont le nom veut dire en français « Beaucoup de Zandés sont morts »…
Aucun bilan n’est disponible mais les combats ont fait des morts et des blessés des deux côtés. Les miliciens auraient repoussé les assaillants et récupéré des armes.
Les miliciens demandent depuis plusieurs semaines le déploiement de l’armée
Cette milice d’auto-défense a été formée début mars par des jeunes de la communauté Zandé, pour déloger de Bambouti le groupe armé UPC qui, depuis 2016, contrôle cette région, se livrant à des exactions, au racket de la population et aux trafics avec le voisin.
Selon des sources locales, l’UPC et les garde-frontières sud-soudanais se partageaient les taxes sur les véhicules traversant la frontière, et échangeaient du bétail contre des armes et des munitions. L’apparition de ce groupe aurait perturbé ces liens commerciaux, provoquant donc la colère des militaires sud-soudanais.
Les miliciens Zandé demandent depuis plusieurs semaines le déploiement de l’armée centrafricaine. Les faibles contingents de policiers, gendarmes et militaires stationnant à Obo n’ont pas les moyens de se déplacer dans la province, sachant qu’en saison des pluies, un véhicule peut mettre une semaine pour parcourir la centaine de kilomètres qui sépare Obo de Bambouti.