Depuis 2020, l’émir du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) doit faire face à la branche sahélienne de l’Etat islamique.
Ce sera peut-être son dernier combat, après tant de coups de feu tirés dans toutes les directions. Depuis quarante ans, Iyad Ag-Ghali s’est successivement battu pour la légion islamique de Mouammar Kadhafi au Liban et au Tchad, pour la cause touareg au sein des rébellions apparues dans le nord du Mali au tournant des années 1990, pour le compte d’Al-Qaida afin d’imposer une conception salafiste de la charia – la loi islamique – dans son pays et au-delà, contre les soldats des opérations militaires françaises « Serval », « Sabre » et « Barkhane ».
Aujourd’hui, c’est face à ses ennemis intimes que l’émir du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM en arabe) doit faire face. Une guerre déclenchée en 2020 contre la branche sahélienne de l’Etat islamique (EI) qui encercle désormais Ménaka et menace de pousser ses conquêtes dans le nord et le centre du Mali, terrifiant les populations qui assistent à la progression de ces combattants plus radicaux et impitoyables que ceux du GSIM. Enjeux de ces affrontements fratricides entre les deux organisations djihadistes rivales : la suprématie régionale et le contrôle des territoires et des richesses agricoles du delta intérieur du fleuve Niger.