L’Autorité nationale de la presse suspend le quotidien « Le Temps », proche de l’ancien président Laurent Gbagbo. Cet organe de régulation des médias reproche au journal d’avoir porté atteinte « au corps judiciaire ». Six numéros de ce quotidien ont été suspendus à compter de ce jeudi 6 avril. Et le directeur de publication du journal est interdit d’écrire pendant trois mois.
L’Autorité nationale de la presse (ANP) vise une publication du 20 mars dernier, dans laquelle figure en Une du journal Le Temps, la photo de la juge en charge du dossier d’instruction concernant l’implication présumée de Damana Pickass, le secrétaire général du PPA-CI, dans l’attaque d’une caserne en 2021, à Abidjan.
L’ANP estime que cette photo, publiée « sans le consentement » de la juge, « met à mal le secret de l’instruction », ainsi que l’intégrité physique de cette personnalité, qui a entendu Damana Pickass à deux reprises.
Par ailleurs, l’instance de régulation des médias pointe du doigt plusieurs articles rédigés par le directeur de publication du journal : « L’auteur, dans une vive critique, présente l’appareil judiciaire et les magistrats comme un instrument du pouvoir exécutif servant à opprimer les opposants ivoiriens » lit-on dans un communiqué. Le tout, souligne l’ANP, « sans en apporter la moindre preuve » et en « proférant des menaces » à leur encontre.
Suspendu d’écriture pour une période de trois mois, Yacouba Gbané, regrette des « sanctions ciblées ». « Nous n’avons donné aucune information sur l’instruction, ni sur l’interrogatoire du secrétaire général du PPA-CI devant la juge », assure ce journaliste, qui ne compte pas faire appel de cette décision.