En pleine flambée d’attaques meurtrières de Boko Haram, les pays riverains du Lac Tchad s’activaient à rendre effective la future force militaire régionale chargée de combattre les insurgés islamistes, en désignant jeudi un général nigérian à la tête de cette force de plus de 8.000 hommes.
Le général Iliya Abbah a été nommé jeudi pour diriger cette Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF), a annoncé l’armé nigériane. Dans le même temps, des témoins rapportaient à l’AFP le massacre de dix pêcheurs, égorgés dans trois villages proches de Baga (sur les rives du lac Tchad) par les insurgés de Boko Haram, qui multiplient depuis deux mois raids meurtriers et attentats-suicides.
En tout, plus de 800 personnes ont péri dans des attaques islamistes au Nigeria depuis l’arrivée au pouvoir, le 29 mai, du président Muhammadu Buhari, qui a érigé en priorité la lutte contre Boko Haram.
Cette vague de violences s’est étendue au Tchad et au Cameroun voisins, touchés à leur tour par des attentats-suicide meurtriers inédits sur leur sol.
En réponse aux attentats-suicide, le Parlement tchadien a rétabli jeudi soir la peine de mort – abolie il y a seulement six mois – en adoptant un projet de loi antiterroriste critiqué par l’opposition et les défenseurs des droits de l’Homme.
La MNJTF, à laquelle doivent participer le Nigeria, le Niger, le Tchad, le Cameroun et le Bénin, doit compter 8.700 hommes au total et a son siège à N’Djamena, au Tchad. Elle doit permettre de mieux coordonner les efforts d’une coalition militaire formée par le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun et qui a remporté une série de succès contre Boko Haram depuis février sans toutefois parvenir à neutraliser les islamistes.