Selon les villageois, seuls des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée, sont restés défendre le village.
Des habitants de l’est du Burkina Faso ont évoqué lundi 27 février un « film d’horreur » en décrivant l’attaque, au bilan pour l’heure inconnu, de leur commune par des djihadistes présumés la veille, où ils disent avoir été abandonnés par l’armée. « Un film d’horreur s’est passé dans notre ville, Partiaga », a indiqué un collectif de cette localité dans une déclaration lue à la presse dans la capitale Ouagadougou.
Selon ces habitants, qui relatent des témoignages de leurs proches, rescapés, dimanche vers 5 heures 30 (locales et GMT), des groupes armés ont attaqué Partiaga, détruisant la plupart des bâtiments administratifs et incendiant concessions et greniers à céréales.
Selon ce collectif qui a évoqué des morts mais n’était pas en mesure de donner un bilan précis de l’attaque, ce drame est survenu alors que l’armée avait abandonné le village. Malgré l’appel à l’aide des habitants « depuis plus de deux semaines » les forces de défense et de sécurité ont quitté la localité en étant « conscient d’avoir abandonné les populations », ont-ils affirmé.
Plus de 10 000 morts depuis 2015
Selon ces villageois, seuls des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée, sont restés défendre le village. « C’est un massacre. Le village a été complètement saccagé et brûlé. Les terroristes ont encerclé la localité pendant des jours avant de lancer leur attaque », a confirmé un rescapé de l’attaque, joint par téléphone par l’AFP, déplorant « plusieurs morts ». Une source sécuritaire citant des rescapés a également évoqué « des morts », sans pouvoir donner de bilan précis.
Lundi, le collectif des habitants de Partiaga a lancé un « vibrant appel aux autorités » à « entreprendre des actions fortes et des opérations de grandes envergures dans la région de l’Est et d’établir un bilan exact » du drame. Lundi après-midi, les autorités du Burkina Faso ne s’étaient pas exprimées sur cette attaque.
La semaine dernière, l’armée avait annoncé un « bilan provisoire » de 51 morts dans une embuscade ayant visé des soldats le 17 février dans l’extrême nord du pays. Il s’agissait de l’attaque la plus meurtrière depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré lors d’un putsch, fin septembre 2022. Et lundi dernier, au moins une quinzaine de soldats sont morts, toujours dans le nord, près de la frontière malienne, selon des sources sécuritaires.
Le Burkina Faso connaît un regain de violences djihadistes depuis le début de l’année, avec plusieurs dizaines de morts – civils ou militaires – quasiment chaque semaine. Les violences ont fait depuis 2015 plus de 10 000 morts selon des ONG et quelque deux millions de déplacés.