Tandis que le Nigeria attend de connaître les résultats complets et officiels du scrutin du samedi 25 février (présidentielle, législatives et sénatoriales), les différentes missions d’observateurs nationaux et internationaux présentent leurs comptes-rendus. Lundi 27 février à Abuja, la mission conjointe – National Democratic Institute et International Republican Institute – dirigée par l’ancienne présidente malawite, Joyce Banda, a eu des propos critiques à l’égard de la Commission électorale.
Retards quasi systématiques de l’ouverture des bureaux de vote, manque de formation des agents électoraux, attente trop longue pour les résultats officiels… Pour Joyce Banda, ancienne présidente du Malawi,la Commission électorale nigériane (INEC) aurait pu et aurait dû faire mieux.
« Ils ont fait trop de promesses qu’ils n’ont pas tenues. Mais ce qui me rend si heureuse, c’est que les Nigérians sont sortis à 5 ou 6 heure du matin et ont patienté pour voter jusqu’à la tombée de la nuit. Cette détermination est un exemple remarquable pour tout le continent africain », a-t-elle déclaré lundi 27 février, alors que les résultats provisoires du scrutin tombent au compte-gouttes.
Une détermination des Nigérians qui aurait mérité plus de soutien et de transparence de la part des organisateurs du scrutin, selon l’ancien ambassadeur américain Mark Green, président du think tank Wilson Center :
« Les pénuries de monnaie et de carburant ont représenté un fardeau excessif pour les électeurs et les agents électoraux. Ces problèmes logistiques étaient prévisibles et évitables. La confiance des électeurs dans le processus a été mise à mal par le manque de transparence de la commission. Il y a eu de nombreuses occasions manquées pour communiquer et expliquer ces difficultés. »
Au sujet des incidents et violences qui ont émaillé par endroit le scrutin, Mark Green déclare : « La signature d’un accord de paix entre partis politiques comme celui de la semaine dernière ne doit pas être juste un morceau de papier. C’est un engagement pour lequel les Nigérians sont en droit de demander des comptes. »
Les observateurs appellent la Commission électorale nigériane à revoir la formation des agents et à s’assurer du bon fonctionnement des outils numériques pour l’identification des électeurs et la transmission en temps réel des résultats pour les prochaines élections des gouverneurs le 11 mars.
La mission des observateurs de la Cédéao (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) a elle aussi présenté ses premières observations. Comme la mission dirigée par Joyce Banda, la mission ouest-africaine note par ailleurs le manque de représentation des femmes parmi les candidats.