Afrique du Sud: l’exercice militaire avec la Chine et la Russie divise la classe politique

Afrique du Sud: l’exercice militaire avec la Chine et la Russie divise la classe politique

L’exercice Mosi II doit être lancé ce vendredi 17 février en Afrique du Sud. Sous ce nom de code, qui signifie « fumée » en langue sotho, se cache des exercices militaires menés au large de Durban, à l’Est, conjointement avec la Chine et la Russie. Pour Pretoria, il ne s’agit de rien d’autre que d’un exercice classique avec ses alliés du Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), alors que le pays défend une position de non-alignement vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Mais pour ses partenaires occidentaux, ces exercices tombent à un très mauvais moment.

Selon la ministre des Affaires étrangères sud-africaine, Naledi Pandor, il s’agit d’un exercice de plus mené avec des forces alliées, comme le pays l’a déjà fait récemment avec les États-Unis ou encore la France : « Tous les pays organisent des exercices militaires avec leurs amis. Donc il ne devrait pas y avoir de pression, sur aucune nation, pour les obliger à n’en faire qu’avec certains partenaires. Cela fait partie du déroulement normal des relations entre pays. »

Ces manœuvres avec la Chine et la Russie sont prévues depuis longtemps, mais elles tombent très mal, à l’approche de la date qui marque le début de la guerre en Ukraine. Pour le principal parti d’opposition, l’Alliance Démocratique, et l’un de ses représentants, Kobus Marais, le gouvernement aurait dû annuler ces exercices : « C’est insensé et irresponsable. L’Afrique du Sud joue le rôle de l’idiot utile dans cet exercice évident de propagande russe face aux forces occidentales. »

Pretoria reste ainsi dans sa stratégie d’équilibrisme, selon Jo-Ansie van Wyk, professeure de politique internationale à l’Université d’Afrique du Sud : « Le pays veut maintenir ses relations économiques avec le Nord, mais voudrait aussi établir un nouvel ordre mondial. Et la Russie et la Chine sont pour cela de bons partenaires, qui partagent cette idéologie. »

La frégate russe Admiral Gorshkov devrait participer aux exercices, sans qu’il soit pour l’instant certain que ses missiles hypersoniques Zircon soient tirés pour un essai.