ONU : les groupes extrémistes “alimentent l’insécurité” au Mali

Les groupes extrémistes Al-Qaïda et État islamique alimentent l’insécurité dans le centre du Mali et continuent de s’affronter à proximité des zones peuplées des régions du nord de Gao et Ménaka, souligne dans un nouveau rapport le Secrétaire général de l’ONU.

D’après Antonio Guterres, “les attaques menées contre des civils par des groupes terroristes, la lutte d’influence entre eux et les activités violentes menées par des milices communautaires restent une réalité quotidienne glaçante, tout comme les attaques contre les Forces de défense et de sécurité maliennes et contre la MINUSMA”.

“A l’avenir, les opérations militaires de lutte contre les groupes extrémistes continueront d’être un élément crucial pour le rétablissement de la sécurité” ajoute le rapport.

Dans les régions du nord de Gao et Ménaka, “les combattants de l’affilié d’al-Qaïda Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin connu sous le nom de JNIM et de l’État islamique dans le Grand Sahara continuent également de s’affronter, faisant des victimes civiles et des milliers de personnes qui fuient les violences”.

Le nombre de personnes déplacées est passé de 397 000 à 442 620 en octobre. Près de 1 950 écoles ont été fermées, affectant plus de 587 000 enfants.

L’aide humanitaire n’atteint que 2,5 millions de personnes sur les 5,3 millions qui en ont besoin.

Le succès ultime contre les groupes extrémistes dépendra des efforts d’accompagnement pour “assurer le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire, favoriser la cohésion sociale, remédier à la fragilité structurelle et fournir des services de base” souligne le Secrétaire général de l’ONU.

Personnel de sécurité étranger

Le rapport ne nomme pas le groupe Wagner, mais indique que la MINUSMA “a documenté des violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme qui auraient été commises lors d’opérations militaires menées par les forces armées maliennes, accompagnées de personnel de sécurité étranger et de dozos (chasseurs traditionnels)”.

Il indique par ailleurs que l’ONU a également documenté “certains cas dans lesquels le personnel de sécurité étranger semble avoir commis des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire lors de la conduite d’opérations militaires aériennes et terrestres dans le centre du pays”.

Sur le plan politique, l’élection présidentielle malienne qui était prévue pour février 2022 devrait désormais avoir lieu en février 2024.

Le Secrétaire général insiste sur la nécessité de faire avancer le processus de paix. Cela incombe aux parties et Antonio Guterres les exhorte “à s’engager de manière constructive les unes avec les autres et avec l’équipe de médiation internationale pour surmonter les obstacles actuels”.