Selon son site internet, Russophononie Afrique, cette association veut « regrouper les russophones et les amis de la langue russe en Afrique ». Son promoteur : Émile Parfait Simb, l’homme d’affaires camerounais controversé et poursuivi pour escroquerie sur trois continents.
Alors que la Russie vise le possible établissement du groupe Wagner au Burkina Faso et que Saint-Pétersbourg accueillera fin juillet le deuxième sommet Russie-Afrique, un nouvel instrument de coopération vient de faire son apparition sur la place publique. Son nom : l’Organisation africaine de la russophonie.
La création de cette association en août dernier était passée inaperçue, jusqu’à la mise en scène de la signature d’un partenariat, fin décembre, avec l’université russe de l’Amitié des peuples, plus connue sous son ancien nom d’université Patrice Lumumba, à Moscou. Il promet notamment des bourses, des voyages d’étude, ainsi que l’ouverture d’un centre d’enseignement à distance et d’une faculté préparatoire numérique au Cameroun.
Le site internet Russophonie Afrique est soigneusement illustré, mais la plupart des sections demeurent vides, cinq mois après sa mise en ligne. Si l’adresse du serveur n’est plus accessible, elle renvoyait d’abord vers la Russie, selon le journal Jeune Afrique. L’adresse postale et le numéro de téléphone sont, en revanche, centrafricains.
Son promoteur, Émile Parfait Simb, circule entre Bangui et Moscou grâce au passeport diplomatique délivré par les autorités centrafricaines en accompagnement de son titre de conseiller du président de l’Assemblée nationale, Simplice Mathieu Sarandji. Lors de son dernier passage en Russie, il y a ajouté celui de représentant pour l’Afrique centrale des Brics qui ont promis d’ouvrir un bureau en Centrafrique.
Émile Parfait Simb a trouvé refuge à Bangui en mai dernier pour échapper à la justice camerounaise. Celle-ci souhaitait en savoir davantage sur l’effondrement de ses produits financiers qui a coûté cher à ses clients. Des centaines d’entre eux le poursuivent pour escroquerie au Cameroun, mais aussi au Canada, aux États-Unis et en France.