En visite à Bangui, Jean-Pierre Lacroix, secrétaire général adjont de l’Onu aux opérations de paix, rappelle que les crimes contre les civils sont documentés.
Face à la hausse des crimes contre les civils en République centraficaine, Jean-Pierre Lacroix, en visite à Bangui, rappelle au micro de la DW que le mandat de la Minusca comporte aussi l’obligation de faire un suivi des atteintes aux droits de l’Homme.
Sans citer le groupe paramilitaire russe Wagner, il insiste cependant sur le fait que les enquêtes concerne tous les crimes, quels qu’en soient les auteurs. Dans cette interview exclusive, le secrétaire général de l’Onu aux opérations de paix évoque également la situation dans l’est de la République démocratique du Congo : une crise régionale qui doit trouver une réponse régionale.
Retranscription de l’interview
Jean-Pierre Lacroix : Ce que nous avons toujours dit, c’est qu’il appartient au pays hôte, comme à tous les autres États, de choisir les partenaires avec lesquels ils veulent travailler. Mais ce que nous disons aussi, c’est que ces partenariats doivent s’inscrire dans les objectifs qui sont ceux définis par le mandat qui nous est donné ou, pour le dire différemment, que nous devons être en mesure de poursuivre notre action, celle des Nations Unies, dans les meilleures conditions possibles et sans restriction d’aucune sorte. De ce point de vue d’ailleurs, nous avons eu de bonnes discussions avec les autorités centrafricaines qui ont permis de résoudre un certain nombre de problèmes que nous avions rencontrés.
L’autre dimension importante, c’est qu’il est essentiel à la fois pour rétablir et consolider la paix en République centrafricaine et aussi au regard de ce que nous sommes aux Nations Unies, que le travail conduit par l’ensemble des protagoniste soit fait dans le respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme.
Pour finir, je rappelle que nous avons un mandat qui nous a été donné par nos États membres de faire un suivi et de faire rapport sur les allégations de violations des droits de l’homme d’où qu’elles viennent. Et nous le faisons, ce travail, en toute impartialité et objectivité, ici, notamment au niveau local.
Jean-Pierre Lacroix : Là, vous faites référence à la situation dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Sur ce point, je crois que ce qui est fondamental, c’est de soutenir les efforts régionaux. Il s’agit d’un problème régional et la réponse doit être régionale, même si elle est soutenue activement, à la fois politiquement et opérationnellement par les Nations Unies et par la Monusco.
Mais nous exprimons activement un soutien politique total aux efforts dans le cadre du processus de Nairobi et aux efforts de l’Angola, et également un soutien total au déploiement progressif de la force régionale de la Communauté est-africaine.