En Tunisie, la nouvelle Constitution adoptée sans ferveur

En Tunisie, la nouvelle Constitution adoptée sans ferveur

Moins de 30% des électeurs ont participé au référendum qui ouvre la voie au régime hyperprésidentiel, voulu par l’actuel chef de l’Etat, Kaïs Saïed.

Hamza Oueslati a les traits tirés par la chaleur. Lundi 25 juillet, à la mi-journée, le travailleur journalier de 34 ans, en short et claquettes, s’est déplacé au bureau de vote du quartier populaire de Hay Ezzouhour, à Tunis, pour accomplir son devoir électoral, en ce jour de référendum sur la nouvelle Constitution tunisienne. « Comme à chaque élection depuis la révolution [en 2011], je ne veux pas qu’on choisisse à ma place », lance-t-il.

Une volonté que ne semblaient pas partager la majorité des Tunisiens. Avec une victoire du oui ne faisant guère de doute – en raison du boycott de l’opposition –, l’essentiel de l’enjeu portait sur le taux de participation. Or, celui-ci a été faible. En fin de soirée, l’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) annonçait qu’au moins 2,46 millions d’électeurs, soit 27,54 % des 9,3 millions d’inscrits, avaient participé à la consultation, précisant qu’il s’agissait là de chiffres provisoires. Le oui aurait recueilli entre 92 % et 93 %, selon un sondage sorti des urnes réalisé par l’institut Sigma Conseil. L’ISIE devait annoncer, mardi, ses chiffres officiels. L’opposition a aussitôt pointé la faiblesse de la participation. « La Constitution n’est pas approuvée par une majorité du peuple tunisien », soulignait Hella Ben Youssef, vice-présidente du parti socialiste Ettakatol.