La province soudanaise vit au rythme des violences entre communautés arabes et non arabes. En avril, des factions armées se sont entretuées jusque dans les hôpitaux du centre-ville.
Sur le marché du centre-ville d’Al-Geneina, la capitale du Darfour-Occidental, dans l’ouest du Soudan, la kalachnikov se vend désormais à plus de 800 dollars. Six fois plus cher qu’il y a deux ans. Une inflation qui s’explique par la dégringolade de la livre soudanaise, mais aussi par la hausse de la demande.
A Al-Geneina, on ne fait pas 100 mètres sans croiser un homme armé. Cette ville de plus de 200 000 habitants, à la frontière avec le Tchad, est le théâtre de violences incessantes depuis 2019. La chute du régime d’Omar Al-Bachir, poursuivi pour génocide au Darfour par la Cour pénale internationale (CPI), n’a pas fait taire les armes. Pire, la région connaît une recrudescence des conflits sans précédent depuis dix ans.
Début juin, des combats ont fait plus de 135 morts à une centaine de kilomètres au nord, dans la localité de Kulbus. Une vingtaine de villages de la tribu des Gimir ont été rasés et incendiés par des milices arabes, surnommées « janjawids ». Plus de 50 000 personnes ont dû fuir. En avril, après le massacre de plus de 179 personnes dans le village de Kreinik, les affrontements s’étaient étendus à Al-Geneina, où des factions armées se sont entretuées jusque dans les hôpitaux du centre-ville.
Depuis, les blessés de chaque camp sont traités à part, dans des cliniques privées gardées par des milicie