La situation est tendue à Bosasso, dans l’État semi-autonome du Puntland, en Somalie. Le dirigeant d’une force d’élite refuse de rendre ses armes après avoir été limogé par le président de la région. Et mardi 7 décembre, une proposition de sortie de crise a été rejetée par le gouvernement, faisant craindre un affrontement armé.
Rien n’y fait à cette heure. Le gouvernement de l’État semi-autonome somalien exige toujours que les mutins des Forces de sécurité du Puntland, les PSF, et son état-major rendent leurs armes et leurs propriétés.
Cela fait suite au limogeage, le 24 novembre, de leur chef, le général Mohamud Osman « Diyano », par le président Said Abdullahi Dani. Or depuis cette date, le commandement de cette unité d’élite anti-terroriste indépendante, fondée par le prédécesseur du président actuel pour lutter contre les jihadistes, rejette cet ordre qu’elle estime « illégal ».
Des chefs traditionnels ont proposé mardi, en contrepartie de la reconnaissance du nouveau commandement des PSF, que l’ancien puisse garder ses armes, ses véhicules et ses propriétés, obtienne le paiement d’arriérés de salaires et d’une protection armée. Mais le gouvernement a aussitôt rejeté cette offre.
C’est donc l’impasse, pour l’instant. Derrière cette affaire se profile la rivalité entre le président du Puntland et le chef des PSF, qui est le frère de son rival à la présidentielle. Mais aussi, selon un expert militaire somalien, la conséquence de la baisse du soutien des États-Unis à cette force, qui étaient à l’origine de sa création après le 11 septembre 2001.