Russie-Afrique: Wagner, enquête sur les mercenaires de Poutine

Russie-Afrique: Wagner, enquête sur les mercenaires de Poutine

« La symphonie africaine de Poutine » (1/2). Incontournable au Soudan et en Centrafrique, présente en sous-main au Sahel, cette société de sécurité privée officieuse liée au maître du Kremlin est de plus en plus active sur le continent. De Khartoum à Bamako, en passant par Bangui et Saint-Pétersbourg, plongée dans le monde interlope des vrais-faux mercenaires.

L’ambiance est à nouveau festive à la brasserie Le Kiss. En cette soirée du 20 avril, à une centaine de mètres du « point kilométrique zéro », au cœur de Bangui, quelques véhicules sont encore garés devant le bar-cabaret de trois étages, un des meilleurs établissements de la ville. Les lumières du bâtiment éclairent la nuit. En contrebas, l’avenue du colonel Adrien-Conus est déserte. Il est près de 20 heures : le couvre-feu ne va pas tarder à entrer en vigueur. Mais quelques clients, des habitués, n’ont aucune intention de vider les lieux.

Le colonel Vassili a pris l’habitude de faire peu de cas de l’interdiction de circuler. Au volant de son pick-up blindé, cet officier russe au visage juvénile et à la chevelure blonde se sent un peu comme chez lui sur les routes de la capitale. Invité au Kiss, il a décidé de profiter de la nuit. Bon vivant et bien bâti, amateur de plaisirs alcoolisés, l’homme est habillé en civil pour l’occasion. Plusieurs fois, un verre de vin à la main, il trinque au décès d’Idriss Déby Itno, intervenu deux jours plus tôt, et dont il semble se réjouir. Quelques participants grimacent. Si le maréchal n’était pas dans le cœur de tous les Banguissois, célébrer le trépas du voisin a quelque chose d’irrespectueux.

Wagner Group a placé ses hommes dans tous les cercles du pouvoir