New York -France a présenté lundi un projet de résolution au Conseil de sécurité des Nations unies visant à durcir la réponse internationale à la violence au Burundi, où les craintes de massacres Rwanda style sont monnaie courante.
La mesure menace des sanctions ciblées contre les dirigeants burundais qui fomentent la violence ou entravent les efforts visant à mettre fin à la crise qui a suivi les manifestations sur le troisième mandat du président Pierre Nkurunziza.
“Nous sommes extrêmement préoccupés par ce que nous voyons au Burundi en ce moment: cette augmentation de la violence politique et le discours de haine sur une base ethnique extrêmement alarmante”, a déclaré l’ambassadeur adjoint français Alexis Lamek journalistes.
Le projet de texte, obtenu par l’AFP, appelle le gouvernement et toutes les parties à “rejeter toute forme de violence» et condamne fermement les meurtres, la torture, les arrestations arbitraires et d’autres violations de l’homme au Burundi.
Lors d’une réunion du conseil d’urgence convoquée par la France, le ministre des Affaires étrangères Alain Aimé Nyamitwe du Burundi a défendu son gouvernement et a déclaré que le “pays était calme” à l’exception de quelques poches de la capitale du Burundi Bujumbura où «petits groupes de criminels sont actifs.”
“Le Burundi ne brûle pas”, a déclaré Nyamitwe le Conseil par vidéoconférence de la capitale.
Le ministre des Affaires étrangères a exhorté le Conseil à ne pas recourir à des sanctions, les qualifiant de «inefficace» et a soutenu que le gouvernement tenait un dialogue avec l’opposition, comme exigé par les Nations Unies.
Lundi, deux personnes ont été tuées et un policier blessé dans des fusillades à Bujumbura, quelques jours seulement après un employé de l’ONU a été parmi les neuf personnes tuées dans un bar par des hommes armés en uniforme de police.
Le Burundi a été secouée par la violence depuis Nkurunziza a lancé l’offre controversée de prolonger son mandat en Avril, avec plus de 200 000 personnes à fuir le pays.
La police a lancé une opération de sécurité énorme dans les quartiers de l’opposition de la capitale la recherche d’armes, après un ultimatum pour donner les armes expiré samedi.
De nombreux habitants de ces quartiers ont fui la capitale, près de vider les zones qui ont connu certaines des pires violences ces derniers mois.