Un raid de l’armée algérienne, dans le Jijel, a anéanti l’état-major itinérant d’AQMI, six mois après l’élimination de l’émir du groupe au Mali.
Sept téléphones, une dizaine de sacs à dos, une batterie solaire, trois kalachnikovs et un trou du diamètre d’un homme creusé dans un sous-bois. C’est ce qu’il reste d’un état-major itinérant d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) anéanti par un raid de l’armée algérienne, mardi 1er décembre, dans la région montagneuse de Jijel, à 350 km à l’est d’Alger.
Un revers sérieux pour AQMI, qui révèle une nouvelle fois la lente agonie du groupe dans le nord de l’Algérie, une région où l’organisation est née. Parmi les trois djihadistes abattus mardi figurent deux de ses commandants et vétérans du djihad algériens. Montés au maquis en 1994 et 1995 : Leslous Madani, dit « Abou Hayane », responsable de la région Est, membre du « comité des notables » et responsable du « comité de la charia » du groupe, et Herida Abdelmadjid, dit « Abou Moussa Al-Hassan », chargé de la propagande et de l’aide « médias ».
« Ils n’ont plus de zone de repli. Si les monts qui entourent Jijel, difficiles d’accès, ont longtemps servi de refuge aux groupes armés, ce n’est plus le cas depuis un certain temps. L’armée s’y est installée et les oblige à se déplacer en permanence et en petits groupes. Ce sont eux qui tombent dans des embuscades », décrit une source qui a accès aux informations sécuritaires. Parfois, c’est la chute des températures et les neiges hivernales qui compliqueraient leur tâche.