Après la tentative de putsch déjoué, un Conseil extraordinaire des ministres s’est tenu, lundi 8 décembre, au palais présidentiel sous la présidence du chef de l’État, Patrice Talon. La haute hiérarchie militaire et policière a participé à cette session de crise. Dimanche, le président s’était engagé à garantir la sécurité et l’ordre public sur l’ensemble du territoire national.
Au Bénin, cette réunion a été élargie à la hiérarchie militaire, policière et des services. Dans le compte rendu de ce Conseil des ministres extraordinaire, le gouvernement donne les détails de la tentative de coup d’État déjoué.
Selon le gouvernement, la mutinerie menée par des « aventuriers » est partie de la caserne de Togbin, à la périphérie de Cotonou. La première étape et l’objectif étaient de kidnapper ou de neutraliser certains officiers généraux. Ensuite, ils se sont rendus au domicile du chef de l’État. Là, ils ont été repoussés violemment. C’est ensuite que l’épisode de la télévision – où ils sont allés pour faire leur déclaration – est arrivé.
L’exécutif confirme le soutien de l’aviation du Nigeria, dont les frappes ciblées ont immobilisé des véhicules blindés et mis l’ennemi en fuite. Le gouvernement indique qu’il a fait le choix des frappes aériennes pour éviter les victimes collatérales au sein de la population ; le camp militaire où ils se sont retranchés était situé dans une zone d’habitation. Ce site accueille les forces en attente de la Cédéao, lesquelles sont composées de soldats nigérians.
Une enquête ouverte pour identifier les auteurs et les commanditaires
Le Conseil signale également la présence d’une force spéciale venue de Côte d’Ivoire. L’exécutif salue la coopération et la solidarité de la Cédéao et salue particulièrement le Nigeria et la Côte d’Ivoire.
Des détails ont émergé sur la libération des chefs d’état-major de l’armée de terre et de la Garde nationale. Le gouvernement a confirmé la libération des officiers retenus et précise qu’ils étaient déjà conduits dans la ville de Tchaourou, à 363 kilomètres au nord de Cotonou, par les mutins en fuite. Les deux officiers ont assisté au Conseil des ministres. Ils sont apparus sur des images. Le commandant de la Garde nationale portait le bras droit bandé.
Enfin, une enquête est ouverte pour identifier les auteurs et les commanditaires. Ils devront répondre de leurs actes, affirme le gouvernement. Le chef des mutins est activement recherché et demeure en cavale.
