Sahel : Rapprochement entre Israël et les pays du Sahel, un pari sécuritaire stratégique et économique

Sahel : Rapprochement entre Israël et les pays du Sahel, un pari sécuritaire stratégique et économique

Face à la montée en puissance des groupes jihadistes au Sahel, plusieurs analystes estiment qu’un rapprochement entre Israël et les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), Mali, Niger, Burkina Faso, sera annoncé pour présenter les avantages stratégiques économiques et de défense.

Israël dispose d’une longue expérience dans la lutte contre des organisations armées au Moyen-Orient et d’une expertise technologique reconnue.

Depuis plusieurs décennies, Israël a développé des capacités avancées dans : le renseignement (collecte, fusion et analyse de données), la surveillance des frontières (radars, drones, capteurs), la lutte antiterroriste, la cybersécurité et la formation des unités spéciales.

Pour les pays du Sahel, confrontés à des insurrections menées par des factions affiliées à Al-Qaïda ou à l’Etat islamique, soutenues par le régime des mollahs en Iran et le régime militaire en Algérie, ces technologies et savoir-faire va représenter un levier important pour stabiliser des territoires difficiles à contrôler, aux frontières avec l’Algérie et la Libye.

Les Etats de la « Confédération des Etats du Sahel » cherchent des partenaires capables de renforcer leurs capacités opérationnelles. L’AES veut réduire sa vulnérabilité en multipliant ses partenariats.

D’après les experts de renseignement occidentaux, l’axe Bamako–Niamey-Ouagadougou est devenu central. Les capitales sahéliennes n’excluent pas de nouveaux partenariats, notamment sur le plan économique, sécuritaire et technologique.

Selon des sources burkinabés, une décision des pays du Sahel d’avoir des contacts ouverts avec Israël, serai motivée par des besoins en défense, en technologies de surveillance et en expertise agricole, pour créer une dynamique nouvelle dans la région.

Au Mali, aucune déclaration officielle n’évoque une normalisation. Toutefois, plusieurs signaux émergent : le gouvernement malien a multiplié les contacts non officiels avec divers partenaires moyen-orientaux.

Israël, de son côté, a offert à plusieurs Etats africains une assistance technologique contre les groupes jihadistes, un enjeu central pour Bamako.

Des analystes estiment que le Mali envisage une relation pragmatique, à condition qu’elle ne contredise pas son rapprochement stratégique avec Moscou.

Pour le Niger, Niamey explore de nouvelles pistes de coopération externe. Selon plusieurs diplomates africains, le Niger serait attentif aux évolutions régionales : les besoins en technologies de défense et de surveillance aux frontières sont immenses. Israël dispose d’une expertise recherchée dans ce domaine.

Cependant, la dimension religieuse du dossier reste sensible : un rapprochement avec Israël pourrait provoquer des réactions intérieures, notamment auprès des leaders religieux, alors que plusieurs pays musulmans ont des relations diplomatiques avec l’Etat d’Israël.

Dans un premier temps, certains observateurs n’excluent pas un scénario où le Mali, le Niger et le Burkina Faso annonceraient ensemble un cadre de coopération technique avec Israël.