« Blocus » jihadiste dans l’ouest du Mali

« Blocus » jihadiste dans l’ouest du Mali

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans a annoncé la mise en place d’un blocus sur des régions frontalières du Sénégal et de la Mauritanie. Il veut empêcher l’entrée de produits essentiels comme le carburant, en vue d’affaiblir la junte au pouvoir.

Les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM) ont imposé un « blocus » de zones de l’ouest du Mali, attaquant des véhicules de transport et perturbant les échanges avec le Sénégal, d’où proviennent des produits essentiels comme le carburant, ont affirmé vendredi des opérateurs économiques maliens.

Le Mali importe l’essentiel de ses produits. Par le Nord passent notamment ceux convoyés par la route depuis le port de Dakar jusqu’à Bamako. D’autres arrivent de Mauritanie. Des marchandises sont aussi acheminées à partir du port ivoirien d’Abidjan, au sud du pays.

la suite après cette publicité

Le GSIM a annoncé mercredi soir, 3 septembre, la mise en place d’un blocus sur les régions maliennes de Kayes et de Nioro (ouest), des zones frontalières respectivement du Sénégal et de la Mauritanie. Le groupe jihadiste veut empêcher l’entrée de carburant importé, notamment du Sénégal, et a menacé les transporteurs de brûler leurs camions-citernes ou de tuer les chauffeurs.
Cibles économiques et industrielles

Le groupe jihadiste multiplie depuis plusieurs semaines les attaques contre des cibles économiques et industrielles, en vue d’affaiblir la junte au pouvoir au Mali depuis deux coups d’État en 2020 et 2021. À Nioro du Sahel, localité de la région de Nioro, « les accès à la ville sont fermés » à cause du blocus des jihadistes, a indiqué un habitant vendredi.

« Nous amenons le carburant du Sénégal généralement, mais avons préféré arrêter pour le moment nos activités. Les jihadistes ont brûlé déjà des bus et nous ne voulons pas subir des dégâts », a déclaré un responsable d’une société malienne de transport.

Un chef d’une compagnie transportant des passagers entre Bamako et Dakar via Kayes a dit vendredi avoir également « arrêté ses activités jusqu’à nouvel ordre, compte tenu de la situation sécuritaire ». Ces deux responsables se sont exprimés sous couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité.

la suite après cette publicité

« L’État est en train de prendre des dispositions pour assurer la sécurité des biens et des personnes sur l’axe routier » Bamako-Dakar, a affirmé une source proche du ministère chargé des Transport.