Algérie : Le Polisario, une milice armée de plus en plus incontrôlable par le général Saïd Chengriha (les observateurs)

Algérie : Le Polisario, une milice armée de plus en plus incontrôlable par le général Saïd Chengriha (les observateurs)

Le Front Polisario, longtemps présenté comme un instrument stratégique du régime militaire algérien dans son bras de fer avec le Maroc, semble aujourd’hui s’émanciper du contrôle d’Alger.

Les récentes attaques revendiquées par l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) soulignent cette dynamique inquiétante pour le pouvoir algérien, qui voit son protégé agir avec une autonomie grandissante sur le terrain.

Selon un communiqué du soi-disant ministère de la Défense sahraoui, relayé vendredi par l’agence officielle Sahara Press Service de l’Algérie, des unités de l’ALPS auraient mené plusieurs opérations contre les Forces armées royales marocaines (FAR) le long du mur de défense au Sahara.

A Mahbès, des détachements sahraouis ont pilonné, dans la matinée, le poste de commandement d’un bataillon marocain dans la région de Grarat El Attassa.

A Haouza, la veille, des frappes similaires avaient visé des bases marocaines dans la zone d’Ahrichyat Dirit.

Le communiqué insiste sur les ‘’lourdes pertes humaines et matérielles’’ infligées aux troupes marocaines et sur la poursuite de ces opérations de harcèlement contre les positions militaires et postes de commandement du Royaume.

Si ces actions militaires sont présentées par le Polisario, groupe terroriste, comme une riposte légitime à la présence marocaine, elles mettent en lumière un phénomène plus profond : l’autonomisation croissante de cette milice. Le Polisario, bénéficiant historiquement de l’appui logistique, militaire et diplomatique d’Alger, mène désormais des actions qui ne semblent plus toujours coordonnées avec la stratégie régionale de l’Algérie.

Pour les observateurs occidentaux, ces offensives non concertées risquent de fragiliser la position internationale d’Alger, déjà accusée de soutenir et d’abriter un groupe paramilitaire terroriste sur son sol. Elles exposent le régime militaire algérien au risque de perdre le contrôle sur un acteur armé opérant dans une zone déjà marquée par l’instabilité sahélienne.

La montée en puissance des actions du groupe terroriste Polisario illustre un dilemme pour Alger : continuer à cautionner ces opérations, au risque d’être ouvertement assimilée à une puissance qui alimente le conflit régional, ou tenter de contenir une milice qui s’estime légitimée par sa « lutte armée », quitte à entrer en confrontation avec ses propres protégés.

Dans un contexte où le Sahel est déjà fragilisé par la prolifération de groupes armés et terroristes, l’autonomisation du Polisario appuyée par l’Iran, apparaît comme une menace supplémentaire pour la stabilité régionale.

L’Algérie, en parrainant pendant des décennies ce mouvement, pourrait aujourd’hui être confrontée à un retour de flamme : une milice armée agissant de plus en plus selon sa propre logique, et de moins en moins selon les directives d’Alger, une cité Etat à Tindouf dans un Etat algérien.