Plusieurs personnalités du pouvoir à Conakry ont fait part ces derniers mois de leur soutien à une candidature du général guinéen, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter à une future élection présidentielle.
Le chef de la junte en Guinée, le général Mamadi Doumbouya, a vanté mardi 17 juin à Abidjan la « stabilité politique comme pierre angulaire du développement », à six mois d’une présidentielle attendue dans son pays.
Pour sa première visite en Côte d’Ivoire depuis son arrivée au pouvoir par un coup d’Etat, en septembre 2021, M. Doumbouya a fait part de sa « profonde conviction que la stabilité politique est la pierre angulaire de tout développement durable ». « La stabilité est essentielle pour toutes les nations qui aspirent à grandir et à prospérer », a-t-il ajouté lors d’un point presse aux côtés de son homologue ivoirien, Alassane Ouattara, dont il a longuement salué le « parcours exceptionnel ».
Deux échéances électorales sont au programme en Guinée avant la fin de l’année : un référendum pour une nouvelle Constitution, le 21 septembre, puis des élections présidentielle et législatives, attendues « en décembre ».
Plusieurs personnalités du pouvoir ont fait publiquement part ces derniers mois de leur soutien à une candidature du général Doumbouya, malgré sa promesse initiale de ne pas se présenter à une future présidentielle.
« Retrouver la normalité constitutionnelle »
« Depuis plusieurs mois, la Guinée traverse une étape cruciale de son histoire. La Côte d’Ivoire suit évidemment avec un grand intérêt cette évolution, ainsi que les efforts déployés pour retrouver la normalité constitutionnelle », a déclaré de son côté Alassane Ouattara. « Notre vœu est de voir la Guinée retrouver son luxe d’antan et poursuivre sa marche vers le progrès économique et social », a-t-il ajouté, souhaitant des « élections apaisées » dans les deux pays.
La Côte d’Ivoire organise une présidentielle en octobre, lors de laquelle Alassane Ouattara, qui n’a pas encore officialisé sa décision, pourrait briguer un quatrième mandat. La Guinée entretient de bonnes relations avec ses voisins, qu’il s’agisse de la Côte d’Ivoire ou du Mali, également gouverné par une junte militaire qui a formé une confédération avec le Burkina Faso et le Niger et quitté la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).
« Nous avons échangé sur cette situation préoccupante dans notre sous-région (…), notamment dans les pays du Sahel et la menace que ceci pose pour les pays côtiers », a déclaré M. Ouattara, alors que les djihadistes ont intensifié ces dernières semaines leurs offensives contre les armées dans les pays du Sahel. « Nous avons décidé de continuer d’apporter une assistance pour permettre aux pays du Sahel de faire face aux besoins humanitaires et sécuritaires », a-t-il ajouté, en dépit des tensions entre les trois pays sahéliens et Abidjan.